Eh oui ! Les belges viennent d'adopter l'acte pharmaceutique en lieu et place de leur marge en pourcentage du prix de vente et ils l'ont fait un 1er avril !
Une rémunération à l'acte, cela vous rappelle quelque chose ? Nos confrères font déjà des envieux en France dont les pharmaciens pensent aussi adopter ce mode de rémunération que nous expérimentons depuis près de 10 ans. A en croire nos confrères, leur situation devenait intenable tant les prix des médicaments se sont effondrés ces dernières années.
Ainsi un honoraire fixe de 3,88 euros leur est désormais accordé sur chaque emballage délivré. Une marge économique de quelque 6 % du prix usine est maintenue sur chaque emballage, le taux étant légèrement plus élevé pour les emballages plus couteux. Ces deux composantes sont par contre intégrées dans le prix du médicament et donc de la facture du pharmacien et c'est la première différence et non des moindres avec le système auquel nous avons eu droit. Seuls des honoraires liés à des actes particuliers (exécution d'une ordonnance exprimée en DCI par exemple) sont facturés en sus du prix du médicament.
Les nouveaux honoraires ainsi déterminés devraient représenter 80 % du revenu du pharmacien, et la marge économique seulement 20 %. Une neutralité budgétaire est escomptée au final et le gain ou respectivement la perte escomptée pour les officinaux selon la structure de leur chiffre d'affaires ne devrait pas s'écarter de plus de 2 % de la situation actuelle.
Une seconde différence avec notre système mérite aussi d'être relevée. La marge accordée aux grossistes répartiteurs a été également revue en fonction du prix usine des médicaments distribués. Cette marge, à la différence de la solution helvétique, a été négociée et fixée de manière totalement indépendante des marges des pharmacies. Pas de risque pour nos confrères de voir leur marge dépendre de la gourmandise de leurs grossistes.
Une troisième et dernière petite différence, mais non des moindres: La participation de l'assuré au coût du médicament est calculée sur le prix usine du médicament et non pas sur les honoraires ou la marge économique revenant au pharmacien. Cette participation apparaît en clair sur la facture émise par le pharmacien mais le rôle du pharmacien est reconnu comme tel et son revenu n'est pas imputé au patient. Ce dernier pourra par contre émettre ses souhaits pour modérer la participation qui lui est demandée, par exemple en ayant recours à un générique. Mais c'est bien sur le choix du médicament ou de son générique qu'il est amené à discuter et en aucune manière sur le travail de son pharmacien qui est rémunéré par les assurances sociales et sur lequel il ne paie pas même de participation !
Je ne sais pas s'ils se sont inspirés des expériences helvétiques pour concocter leur rémunération à l'acte mais si c'est le cas, ils ont compris beaucoup, nos amis belges !
Je pars samedi à Brusselles pour aller voir ça de mes propres yeux une fois! Je vous dirai au retour comment ça ce passe dans le plat pays.
RépondreSupprimerD'après le SECO, la Suisse a augmenté ses exportations vers l'EEE depuis 2004...une de plus !
RépondreSupprimerEt si ça marchait ?