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vendredi 16 avril 2010

Managed Care à la sauce helvétique



Avez-vous lu le dernier numéro du PharmaJournal. Non .. pas encore ! Alors faites un petit effort ou un effort tout court pour l'ouvrir à la page 25.

Je crois que c'est la première fois que, dans ce journal officiel de notre profession, quelqu'un reconnaît que la pharmacie est purement et simplement absente des débats politiques, au sens le plus large du terme. Plus grave encore est le constat qui veut que cette absence dramatique concerne les débats qui tendent actuellement à esquisser l'organisation du système de santé helvétique de demain.

Ces esquisses que l'on voit en effet évoquées depuis des mois dans la presse placent le "managed care" ou en français " les réseaux de soins intégrés" au centre de notre système de santé de demain, pas même d'après-demain. Médecins, hôpitaux, soins à domicile, offices fédéraux de tous poils, assureurs, élus politiques, tous se retrouvent régulièrement et publient l'avancée certes modeste de leurs travaux. Mais jamais au grand jamais, le mot de "pharmacie" ou de"pharmacien" n'y a été simplement une fois évoqué.

Je ne prétends pas éplucher l'ensemble de la presse quotidienne mais il m'arrive rarement de laisser passer un article évoquant la santé publique. Le fait qu'un collègue suisse alémanique comme Theo Voegtli, qui est tout de même un apparatchik de notre société faîtière, soit arrivé à la même conclusion me laisse à penser que mon observation est tristement représentative de la réalité.

La longue liste de services que nos officines seraient à même d'assumer égrainés par notre confrère dans son article n'y change rien. Nous ne sommes en aucune manière intégrés dans les plans que sont en train de tirer les représentants de la société civile pour construire le système de santé de demain. Et ceci n'est pas seulement triste pour nous même et nos successeurs, c'est surtout triste pour la profession et c'est un constat d'échec alarmant pour nos dirigeants actuels qui n'ont pourtant pas ménagé leurs efforts pour développer moultes stratégies pour nous conduire finalement à la situation actuelle. Voilà ce que l'on récolte en s'écrasant, réforme après réforme, en ne prônant que profil bas et politiquement correct.

J'écris ceci sans aucun esprit de vindicte personnalisée mais il n'en reste pas moins que l'échec est bien là et à travers l'échec de ces stratégies, c'est l'échec de notre profession que nos confrères (et quelque part nous-même également) auront inscrit dans l'histoire de la pharmacie suisse, une histoire qui n'est pas encore totalement écrite mais qui me semble hélas déjà bien programmée.

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