16 ans plus tard !

samedi 17 avril 2010

Médecins en voie d'extinction


Mais de quels médecins parlons-nous ? Des médecins qui choisissent l'exercice de la profession libérale de médecine en cabinet privé en France. Les chiffres qui permettent d'affirmer ce désintérêt pour la pratique libérale ne viennent pas de n'importe où. Ils sont produits par le Conseil national de l'ordre de médecins. Alors qu'en 1980, plus d'un médecin sur deux s'annonçait comme un praticien privé, le pourcentage n'est plus que de un sur dix en 2009 ! Un jeune médecin sur dix choisit la médecine libérale en France à ce jour ! Les jeunes médecins se tournent vers l'hôpital, l'administration, l'industrie, les maisons de retraite ou... la profession de "remplaçant". Il s'en suit une diminution du nombre de médecins actifs de plusieurs pour cents par année dans certains départements. "Aujourd'hui il faut du courage pour s'installer" explique le président du Conseil de l'ordre.

Qu'en est-il chez nous ? La récente initiative déposée par les médecins tend à démontrer que la relève des praticiens (au moins ceux de médecine générale) semble tout aussi difficile. Et en Suisse nous ne pouvons pas bénéficier du déficit abyssal de la sécurité sociale française qui autorise l'emploi et le recrutement de médecins fonctionnaires. Selon une étude de l'Uni de Bâle, d'içi 2016 (pour mémoire nous sommes en 2010) la moitié des médecins de famille actuellement en exercice auront pris leur retraite. En 2021, cette proportion passera à 75%.

Parmi les pistes évoquées par le président de ce Conseil de de l'ordre hexagonal figurait l'inévitable revalorisation des revenus de ses confrères. On peut dire qu'il a été entendu en haut lieu. Ils viennent de gagner... un euro de plus pour une consultation qui passe à 23 euros. Mais à la différence de leurs confrères suisses, cette valeur est fix fertig... Pas de tarmed à l'horizon des cabinets français avec ses milliers de positions tarifaires que les toubibs les plus astucieux apprennent rapidement, séminaires de formation à l'appui, à maîtriser du bout de leurs claviers.

Mais il n'empêche que les revendications des médecins de famille helvétiques sont bien proches de celles de leurs confrères français. Si vous voulez attirer des jeunes vers cette profession, on nous explique qu'il faut içi aussi ... augmenter leurs revenus. L'état ou les communes n'ont qu'à mettre la main à la poche pour leur offrir des conditions de travail agréables et surtout avantageuses.

Si jamais vous trouvez une manière d'attirer de jeunes étudiants vers la pharmacie d'officine, n'hésitez pas à le signaler dans ce blog mais il vaut mieux chercher autre chose que l'attrait financier pour ce qui nous concerne. Selon DJ and Co, nous ne sommes pas crédibles lorsque nous revendiquons une amélioration de notre rétribution. Pourtant il n'y a pas un nouveau service que pharmaSuisse propose d'introduire en pharmacie qui n'impose l'intervention d'un pharmacien diplômé. Dans la mesure où nous avons rarement le temps de lire le journal dans nos officines à l'heure actuelle, ces nouveaux services supposent la présence de pharmaciens supplémentaires dans nos officines et il faudra non seulement les trouver mais aussi les rémunérer . A défaut notre survie ne viendra pas de l'introduction de ces nouveaux services, mais de notre refus de les introduire pour garantir la continuité de nos services actuels à un même niveau qualitatif.

Pendant ce temps avec un revenu moyen de 197'000 francs pour un généraliste suisse (Source : FMH 2005), ce dernier serait pour sa part crédible lorsqu'il revendique une augmentation de ses revenus ! Alors cherchons l'erreur ensemble, car il doit bien y avoir une !

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